M. Ousmane Sonko présidait mercredi l’ouverture officielle du colloque international sur le centenaire de Frantz Fanon, qui se tient jusqu’au 20 décembre prochain au Musée des civilisations noires (MCN), à Dakar, sur le thème “L’espérance africaine”.
La question monétaire en Afrique “est précisément un champ où se joue encore la lutte entre dépendance et désaliénation”, a martelé le chef du gouvernement sénégalais, en présence de Murielle Fanon, présidente de la Fondation Frantz Fanon et fille du psychiatre.
“La bataille pour la monnaie africaine reste un front majeur. Un front politique, certes, mais aussi un front culturel et psychologique. Car une monnaie, ce n’est pas seulement du papier ou du code numérique : c’est la matérialisation du pouvoir d’un peuple, la traduction concrète de sa capacité à décider pour lui-même”, a-t-il assené.
Il considère qu’”aucune souveraineté économique n’est possible sans souveraineté monétaire. Ce n’est pas une équation théorique : c’est la condition matérielle de l’émancipation que Fanon appelait déjà de ses vœux”.
Selon Ousmane Sonko, la souveraineté monétaire “n’est pas un isolement, mais plutôt une capacité à choisir, à négocier d’égal à égal, à orienter son économie sans permission préalable, à investir dans ses priorités – santé, agriculture, éducation, industrie – sans attendre que d’autres valident nos projets ou redessinent nos ambitions”.
Il a donné l’exemple du franc CFA, monnaie commune aux pays membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), qu’il présente surtout comme “un instrument de contrôle, un outil conçu pour prolonger, sous un vernis de coopération, les réflexes de tutelle et de dépendance”.



